Le discours sur le « droit à la terre d’Israël » au sein du mouvement sioniste et en Israël
Le mouvement sioniste, qui avait pour but le retour et la création d’un État-nation juif en Terre d’Israël/Palestine, a dû faire face à une objection de taille depuis ses débuts: celle de la présence arabe sur ce territoire. Comment peut-on justifier le retour des Juifs sur une terre déjà habitée par un autre peuple, et ce, sans son consentement? C’est ce que le monde entier reproche au sionisme.
De nos jours, nombreux sont ceux qui pensent régler ce dilemme en invoquant l’antériorité du peuple juif (l’argument de l’ancien propriétaire) lui conférant un droit historique immuable. D’autres sont plutôt tentés d’invoquer un droit biblique. Ces arguments se sont renforcés depuis 1967, afin de justifier l’expansionnisme israélien dans les territoires conquis en 1967.
Or, nous dit Gideon Shimoni, dans ce texte tiré de son opuscule, « The Zionist Ideology » (1995), les fondateurs d’Israël, de gauche comme de droite, savaient que ces arguments étaient difficilement recevables du point de vue de la morale universelle. Devant le reste du monde, ils cherchaient plutôt à ancrer la légitimité du sionisme sur la base d’arguments universalistes.
Mis en ligne le 6 avril 2022 sur le site de La paix maintenant, France
Traduction : Catherine Kammer-Mayer et Bernard Bohbot